Familles Carmel, descendants
de Pierre Levasseur dit l’Espérance

par : Pauline Carmel


Une de mes cousines, Jeannine Carmel, m’avait gracieusement fourni ses recherches sur la famille Carmel et elle avait découvert que nos ancêtres étaient des Levasseur. Pourquoi Levasseur quand on se nomme Carmel?

J’ai donc lancé un appel à la grande toile et à mes alliés de taille, soit M. Gilles Carmel et Mme Joceline Levasseur de l‘Association des Levasseur d’Amérique. La Société d’histoire et de généalogie des Quatre Lieux et M. Guy McNicoll, détective ancestral, m’ont dirigée dans mes recherches.

Il y a 3 souches de Carmel : La souche de Pierre Levasseur (I), la mienne ; une deuxième souche, les Daudelin-Carmel, les enfants issus du premier mariage de Pierre Levasseur (IV), et une troisième souche, les Carmel de France dont l’ancêtre est Michel Carmel.

Je vous invite à me faire parvenir toutes informations pertinentes sur les familles Carmel, que ce soit des photos anciennes, des documents, des histoires de familles. Ces documents seront archivés sur le site des familles Levasseur et pourraient être diffusés (avec votre permission) sur ce site Web des familles Carmel.

Note sur les surnoms et les «noms dits» des ancêtres canadiens-français

En France, on utilisait des surnoms pour distinguer les noms de familles similaires se trouvant dans une même région géographique. Cette coutume s’est perpétuée en Nouvelle-France lorsque les immigrants venus de France s’y sont établis. Certains d’entre eux, pour la plupart des soldats, possédaient déjà un surnom c’est-à-dire un « nom dit », tandis que d’autres l’ont reçu après leur établissement. Ainsi, cette souche des familles Carmel est une variante de Daudelin. Comme analogie, les familles Belzile et Bélisle, sont des variantes du patronyme Gagnon.

La première souche : Les trois premières générations vers Pierre Jacques Levasseur dit Carmel

  • La première génération 

Alors qui est Pierre Levasseur dit Lespérance ?

Pierre Levasseur (I) dit Lespérance serait parmi les premiers Levasseur à venir de France. Son frère Jean et sa sœur Jeanne sont également venus en Nouvelle-France. Pierre était le fils de Noël Levasseur et de Geneviève Gaugé de la paroisse Saint-Leu et Saint-Gilles, évêché de Paris. Il serait né vers 1627. On ignore la date de son arrivée en Nouvelle-France. Nous savons qu’il est présent à Québec en 1654, car il est parrain de son neveu Pierre Drolet. Pierre se marie avec Jeanne Chaverlange de Bourges(France), le 25 octobre 1655 à Québec. Pierre et son épouse Jeanne ont eu sept enfants, quatre filles et trois garçons. En 1657, une terre sera concédée à Pierre Levasseur dit Lespérance à l’île d’Orléans. En 1659, un emplacement dans la Haute-Ville de Québec, situé près du Château et Fort Saint-Louis, lui sera concédé. Pierre est maître-menuisier.

On lui attribue, ainsi qu’à son frère Jean, la fondation de la confrérie des Menuisiers de Madame Sainte-Anne. Les confréries de l’époque avaient pour but de rassembler les ouvriers d’un même métier. Plusieurs menuisiers étaient venus à Québec au début de la colonisation, car on avait grand besoin d’eux pour ériger de nouveaux bâtiments. Certains d’entre eux avaient déjà appartenu à la Confrérie Sainte-Anne de Paris. Il était donc compréhensible qu’ils se regroupent en association semblable en Nouvelle-France.

Parmi les fils de Pierre et de Jeanne de Chaverlange, seul leur fils Pierreaura une descendance.

  • La deuxième génération

Pierre Levasseur (II) est né le 30 avril 1661 à Québec et décède le 2 mars 1731 à l’âge de 69 ans. Il se mariera 2 fois: premier mariage, le 28 novembre 1686 avec Madeleine Chapeau et le second mariage avec Anne Ménage, le 18 mars 1696 en l’église Notre-Dame de Québec. Anne Ménage naît le 7 novembre 1676, à Petite Rivière (Saint-Charles) à Québec et elle a 19 ans lors de son mariage.

Qui est Anne Ménage ? Elle est la fille de Pierre Ménage et d’Anne LeBlanc, fille du Roy. Anne Leblanc fait partie d’un groupe de quinze Filles du Roy qui viendront en Nouvelle-France en 1672. Elle arrivera à Québec le 3 août, après quelque cinquante-cinq jours de navigation en mer. Anne LeBlanc est alors âgée de 17 ans. Donc, Anne LeBlanc est la belle-mère de Pierre Levasseur (II). Pierre Levasseur et Anne Ménage ont obtenu une dispense des trois bans ainsi que celle du temps du Carême. Pierre, un veuf de 35 ans, est maître menuisier et habite rue du Mont-Carmel à Québec. De là, le surnom Carmel que Pierre Jacques, l’un de ses fils, adoptera par la suite.

Aujourd’hui la maison de Pierre Levasseur (II) serait située sous le Château Frontenac, sur la rue Mont-Carmel, à l’ouest de la rue des Carrières et face au Jardin des Gouverneurs. Sa résidence avoisinait le Fort et le Château Saint-Louis

Les surnoms sont omniprésents dans l’histoire généalogique des Québécois d’origine française, puisqu’ils ont été introduits au pays par les immigrants eux-mêmes, principalement par les soldats qui ont reçu un surnom ou un sobriquet lors de leur engagement dans les troupes coloniales. À l’appel de ces noms, on constate que les surnoms sont généralement issus d’un lieu géographique, d’une caractéristique physique, d’une qualité ou d’un défaut. Dans bien des cas, le patronyme d’origine est remplacé par le surnom, ce qui rend parfois difficile l’identification d’un individu, comme c’est le cas pour les soldats du régiment de Carignan-Salières, arrivés au pays en 1665.

  • La 3e génération (première souche de Carmel)

Dans ma descendance, nous parlerons de Pierre Jacques Levasseur dit Carmel (III), le 5e enfant de Pierre Levasseur (II) et d’Anne Ménage. Pierre Jacques est maître menuisier tout comme son père, ainsi que marchand et sculpteur. À son tour, il transmettra les secrets de son métier à plusieurs de ses fils.

Il naît le 19 novembre 1703 à Québec et décède le 27 février 1779 à Boucherville. Il se marie quatre fois. Il épouse en premières noces, Marie-Anne Bénard à Boucherville; le couple n’aura pas d’enfant. En deuxièmes noces, il épouse le 26 février 1732 Marie-Anne Papin. Trois enfants naîtront de cette union. En troisièmes noces, il a épousé Jeanne Lupien\Baron le 28 novembre 1744 à l’église Notre-Dame à Montréal.
Pierre Jacques s’est établi à Boucherville. Comme il est sculpteur, on lui confie la décoration de la nouvelle église, en 1723. Pierre Levasseur dit Carmel sculpte, au prix de 1 400 livres, un retable, façon baldaquin ou impériale suivant l’ordonnance corinthienne. Puis en 1729, il est chargé de faire la balustrade, au prix de 140 livres.
Pierre Jacques et Jeanne Lupien\Baron ont eu 5 enfants : Antoine Levasseur 1745-1828, Charlotte Levasseur\Carmel 1746-1781, Pierre Levasseur\Carmel 1747-1788, Marie-Angélique Levasseur\Carmel 1748-1748, Alexis Levasseur\Carmel 1749-1804.

Une deuxième souche, les Carmel, surnom de la famille Daudelin provenant de région de la Seine-Maritime en France

Le premier arrivant Daudelin se nommait Nicolas DODELAIN. Il nait vers 1636 à Saint-Paul, Rouen, Seine-Maritime, France. Nicolas Daudelin fut fermier de Sieur Bertrand Chenay de LaGarenne. Le contrat de mariage de Anne Girard et Nicolas Daudelin est signé le 21 octobre 1665 par devant Claude Aubert. Il épouse Anne Girard, fille de Michel Girard et Françoise Graffard le 22 octobre 1665 à La-Visitation-de-Notre-Dame, Château-Richer, Capitale-Nationale, Québec, Canada. Anne Girard et Nicolas Daudelin vivaient en 1666 à Beaupré, Montmorency, Québec. Nicolas Daudelin fut fermier de Zacharie Cloutier en 1666 à Beaupré. Il est nommé au recensement en 1667, âgé de 30 ans. Nicolas Daudelin, Marie Daudelin, René Daudelin, Anne Daudelin et Anne Girard vivent en 1681 à la seigneurie de Beaupré, Montmorency, Nicolas Daudelin possède dix-neuf bêtes à cornes et trente-sept arpents de terre en valeur. Il décède le 25 août 1699 à Sainte-Anne-de-la-Pérade, Québec à l’âge de 70 ans. Il est inhumé le 25 août 1699 à Sainte-Anne-de-La-Pérade, Québec.

À plusieurs occasion, le nom de Carmel apparait dans les différents registres des familles Daudelin. Pierre Daudelin (Julie Huet), porte le nom de Pierre Daudelin sur son acte de mariage. Sur l’acte de mariage de son fils Cyrille, il porte le nom de Pierre Carmel. Lors du recensement d’avril 1891, Paroisse de Boucherville, District de Chambly, Pierre Daudelin est cultivateur et demeure avec son épouse Julie Huet, ses enfants Victor et Cyrille, la femme de Cyrille – Thaïs et leur enfant – Émile. Il porte le nom de Pierre Carmel sur son acte de décès.

Fait intéressant, à la cinquième génération nous retrouvons un descendant de l’ancêtre Nicolas nommé Pascal (1) Daudelin (1769-1795) qui épouse Marguerite Lacoste-Languedoc, elle-même veuve de Pierre Levasseur-Carmel. Pierre décéda le 28 décembre 1788 à Boucherville, laissant Marie-Marguerite avec sept jeunes enfants encore vivants, l’ainé des enfants avait 17 ans et le plus jeune,15 mois.

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Pascal (1) aura deux fils, tous deux prénommés Pascal, le premier né en 1794 d’une union avec Desanges Fleury dit Bobo, puis un second de son mariage avec Marie-Marguerite Lacoste-Languedoc en 1795.

Les deux fils survivront à Pascal (1) ont à peine 18 mois de différence d’âge. Pascal (3) issu de Marie-Marguerite grandira au milieu des enfants Levasseur dit Carmel, issu du premier mariage de Marie-Marguerite, ce qui contribuera au fait qu’il se verra surnommer Carmel. Ce qui semble certain, c’est que c’est à partir cette génération que la le patronyme Carmel a été utilisé chez les Daudelin. On ne retrouve nulle part ailleurs chez les Daudelin le surnom de Carmel.

Par l’interrogation de la base de données informatique de l’Association des Levasseur, aucun lien de parenté direct n’apparait entre cette souche de Carmel et la famille Levasseur.

Source :

POULIN, JOSEPH-PHILIPPE. « Premiers colons du début de la colonie jusqu’en 1700. » In Programme Souvenir, Sixieme Congres de la Societe Genealogique Canadienne Francaise, Quebec (Oct. 8-10, 1960), pp. 13-22. Page: 15

Troisième souche, les Carmel de France dont l’ancêtre est Michel Carmel.

Une troisième souche de Carmel, vraisemblablement non-apparentée aux Levasseur, est issue de Michel Carmel, né vers 1742 originaire de bourg de Saint-Pierre, commune de Penmarch (Finistère), de l’union de Henry Carmel et de Marie Carmel (sic). Il arrive au Canada vers 1773, probablement en provenance des îles Saint-Pierre-et-Miquelon.

Quelques temps après son arrivée, il s’établit dans la région de Montréal comme charretier. Le 3 octobre 1774, Michel Carmel épouse, à Montréal, Geneviève Malboeuf dit Beausoleil, née en 1750, fille de Jacques Malboeuf et de Geneviève Rochefort. En 1794, il réside au Sault-au-Récollet. Le 27 mars 1812, il réside à Lachine lors du décès de son fils, Étienne (État civil).

Sept enfants sont nés de cette union :

1. Eustache, né vers 1776, décédé le 16 juin 1776, Montréal, QC, inhumé le 18 juin 1776, Montréal, QC .

2. Marie-Élisabeth, née le 14 janvier 1779, Montréal, Notre-Dame, QC, baptisée le 15 janvier 1779, Montréal, Notre-Dame, QC, décédée. Mariée le 26 août 1817, La Présentation, St-Hyacinthe, QC, avec François Brossard.

3. Joseph, né le 16 août 1780, Montréal, QC, baptisé le 17 août 1780, Montréal, QC, décédé, Boulanger. Marié le 18 février 1805, Montréal, Notre-Dame, QC, avec Amable Boulerice.

4. Michel, né le 8 mars 1783, Montréal, QC, baptisé le 9 mars 1783, Montréal, QC, décédé le 4 mars 1829, St-Eustache, Deux-Montagnes, QC, inhumé le 6 mars 1829, St-Eustache, Deux-Montagnes, QC (à l’âge de 45 ans), Boulanger. Marié le 21 mai 1810, Lachine, Saints-Anges, QC, avec Catherine Maranda.

5. Marie-Euphrosine, née le 18 décembre 1785, Montréal, QC, baptisée le 19 décembre 1785, Montréal, QC, décédée le 25 janvier 1788, Montréal, QC, inhumée le 26 janvier 1788, Montréal, QC (à l’âge de 2 ans).

6. Marie-Louise, née le 15 mai 1789, Montréal, QC, baptisée le 16 mai 1789, Montréal, QC, décédée. Mariée le 15 mai 1810, Lachine, Saints-Anges, QC, avec Antoine Boudrias.

7. Étienne, née le 5 juillet 1792, Montréal, QC, baptisée le 5 juillet 1792, Montréal, QC, décédée le 27 mars 1812, Lachine, Saints-Anges, QC, inhumée le 29 mars 1812, Lachine, Saints-Anges, QC (à l’âge de 19 ans).

Nous n’avons pas retrouvé la date de décès de Michel Carmel.

La base de données de l’Association des Levasseur contient les données relatives aux premières générations des descendants de Michel Carmel et Geneviève Malboeuf.

Les archives des recensements du Canada nous donnent également plusieurs renseignements sur les descendants de Michel Carmel si l’on veut y consacrer quelques heures de recherches.

Comme exemple, voici un extrait du recensement personnel de 1851 ou on y retrouve la famille de Edouard Carmel, premier fils de Michel, son épouse et ses quatre fils, les jumeaux Edouard et Alphonse (8 ans), Hormidas (3 ans) et Victorin (1 an et 3 mois).

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Références :


Pour consulter le tableau d’ascendance de l’auteure, Pauline Carmel, veuillez cliquer sur ce lien.

Pour visualiser l’arbre généalogique de l’auteure, veuillez suivre ce lien.