Généalogie par ADN


par : Gilles Carmel

Récemment j’ai visionné  »Search for Adam » un documentaire du National Geographic Society sur l’Adam scientifique aussi appelé l’EURASIEN.

Ce documentaire du National Geographic Society nous présente le projet de recherches du Dr Spencer Wells appelé le Genographic Project. Le but est de tracer le parcours migratoire de l’homme suite à l’analyse de l’ADN  de sujets du monde entier.

Pour les généticiens, l’Adam scientifique, c’est l’ancêtre commun de tous.  Il y a dans le chromosome Y des séquences permettant de remonter à nos origines les plus lointaines.  Nos avons dans nos gènes l’histoire de tous nos ancêtres. Ils ont trouvé, pour les EURASIENS (Europe-Asie), un ancêtre commun. C’est le marqueur  M-168. Cet Adam scientifique, aussi appelé Adam Euroasiatique,   a vécu il y a environ 60 000 ans et origine de l’Afrique. Ses descendants migrèrent hors d’Afrique.

Les études sur l’ADN (Acide DésoxyboNucléique) ont donc permis de catégoriser une série de groupes généalogiques descendants d’un ancêtre commun (M-168)  à un moment de la préhistoire. Ce sont des haplogroupes.  Il y a deux sortes d’haplogroupes : les haplogroupes définissant le chromosome Y (Y-ADN) hérité de père en fils et ceux de l’ADN (ADN mt) hérité par la mère. Le premier renseigne sur la lignée agnatique (ou patrilinéaire) et l’autre sur la lignée cognatique (ou matrilinéaire).

Les haplogroupes Y-ADN sont utilisés pour déterminer si 2 individus ayant le même patronyme descendent bien d’un même ancêtre dans un passé pas trop lointain (3 à 20 générations). On se sert de marqueur STR (Short Tandem Repeat).

Les tests SNP (Single Nucleotide Polymorphism) permettent de retracer les origines ancestrales beaucoup plus lointaines et d’identifier le groupe ethnique antique auquel nos ancêtres appartiennent (par exemple celte, juif, germanique, slave, etc.).

Le R1B est de loin l’haplogroupe le plus courant en Europe occidentale. Il faut noter que plusieurs Normands sont de l’haplogroupe I. En effet Rollon et ses Vikings s’installèrent  en Normandie au début du Xième siècle. Des négociations aboutissent au traité de Saint-Clair-sur-Epte en 911. Les historiens le considèrent comme le premier duc de Normandie. Plusieurs familles canadiennes-françaises sont de l’haplogroupe I.  Ainsi par exemple des membres des  familles Duseau, Amireau, Bélanger, Bouchard, Tessier, Auger, Cantin, Hamel, Lacroix , etc.  sont de l’haplogroupe I.

Halogroupes européens voir :

Il fut décidé par votre conseil d’administration de profiter de ces découvertes scientifiques et de participer au Projet ADN d’Héritage français. Cette décision fut entérinée lors de l’assemblée générale tenue à Bécancour le 3 octobre 2009.

Trois volontaires de la lignée de Pierre Levasseur et trois de la lignée de Laurent Levasseur participent actuellement à ce projet.

Ce Projet ADN d’Héritage français (ADNHF) s’adresse à tous ceux qui pensent avoir des ancêtres français, même lointains. Ce projet existe depuis mai 2005.  Les résultats (nom de code et Patronyme) sont versés dans une banque. Avec le temps elle deviendra assez imposante.

Au Québec, monsieur Jacques Beaugrand, chercheur scientifique retraité, en est le président francophone. Il est membre de la Société de généalogie canadienne-française (SCGF).

Nous avons rencontré, à Bromont, monsieur Beaugrand le 7 novembre 2009.  Il fera pour nous l’analyse des résultats ADN et des lignées généalogiques de 6 volontaires. Une fois qu’il est certifié que nos volontaires ont bien un profil commun, nous  procéderons à un test SNP afin de déterminer les origines ancestrales lointaines (celte, juif, germanique, etc.)

Monsieur Beaugrand a accepté  de nous entretenir de la généalogie par ADN et de nous livrer le fruit de ses recherches concernant les analyses ADN portant sur des Levasseur ; il sera donc notre conférencier lors de notre prochain rassemblement qui se tiendra à Sherbrooke en 2011. 
 
Cette recherche ADN sur quelques volontaires issus de la lignée de Laurent et quelques volontaires de la lignée de Pierre et Jean nous permettra, nous l’espérons, de résoudre certaines questions sur les origines des Levasseur.

  1. Laurent est-il parent avec  Pierre et Jean Levasseur?
  2. Par quelles migrations la souche de Laurent et celle de Pierre et Jean sont-elles passées?
  3. Le point d’origine est l’Afrique (M-168). Sont-ils venus directement de l’Afrique  en France ou sont-ils passés par l’Asie, les pays scandinaves, les pays celtes ou par la Palestine?

Ces tests nous permettraient de trouver la signature génétique des Levasseur (Levavasseur).  Comme le projet est en association avec la France, nous pourrions avec le temps faire des comparaisons avec les Levasseur de France. Nous soupçonnons qu’il y a plusieurs groupes de  Levasseur en France. Le patronyme Levasseur est assez courant en  France. Il est en effet le 495e patronyme le plus porté en France. Il y a en France plus de 600 000 patronymes dont 300 000 sont portés par un seul individu.

Nous invitons d’autres Levasseur à participer à ce projet. Un nombre élevé de gens participant à cette étude  ajoute des points de comparaison utiles pour déterminer les chaînons généalogiques.   En effet certaines personnes ayant un bris dans leur chaîne généalogique, dû à un manque de documents officiels, pourraient découvrir dans un premier temps s’ils sont de la lignée de Jean et Pierre, de la lignée de Laurent ou d’une autre lignée de Levasseur.

Un grand nombre de personnes participantes à cette recherche permettrait ultérieurement de retracer une partie de la chaîne généalogique manquante.

L’ADN génétique ne modifiera pas notre base de données actuelle. La généalogie génétique commence là où la généalogie classique se termine. Cette dernière s’achève lorsqu’on n’a plus de documents à étudier.

Il est important de noter que le but de ce projet de recherche n’est pas de déterminer si tel individu est de la famille ou non. C’est pour cela que les tests sont anonymes. Seul le patronyme avec un numéro d’échantillon est connu.  Nous espérons donc que ce nouvel outil permettra d’en connaître plus sur nos origines.